mercredi 29 octobre 2008

Les toilettes de Marie Antoinette


Le cérémonial du matin
Au regard de ces futilités, n’est-il pas curieux de dresser l’imposant état de la Maison de la Reine ou seulement la partie de sa maison qui avait pour attributions de s’occuper de sa toilette. Mme Campan, une des femmes de chambre de la reine, nous a laissé une description précise, ne se contentant pas d’énoncer les différents serviteurs de Marie Antoinette mais donnant le rôle de chacun d’eux les explications les plus détaillées.

Ainsi ,on a pu décrire une journée ordinaire de la reine, en détaillant particulièrement les six toilettes de la souveraine et les divers cérémonials établis par des règles précises , qui les accompagnaient. Les journées de la Reine sont rythmées par le protocole qu’elle cherchera, toute sa vie, à réformer.

A chaque toilette, les choses se répètent comme le matin : Marie Antoinette changeait entièrement y compris de chemises : ce qui explique le nombre impressionnant de linge utilisé journellement.

Le Petit lever

Les domestiques
La première femme de chambre n’est là que pour l’étiquette. Elle n’a presque nulle fonction pendant les toilettes, hormis la garde de l’écrin des bijoux et la direction les autres femmes. Elle remplaçait la dame d’honneur pendant les présentations subalternes faites pendant l’heure de la toilette. A vérifier in Genlis
Les quartiers de l’année 1789 étaient tenus par Mmes de Miserey, Campan, Thiebaud et Jarjayes

Elle introduit aussitôt les domestiques subalternes :
d’abord la femme de garde robe ou « porte chaise d’affaires »
Mme Campan indique que
« Cette femme (...) était introduite, au premier réveil pour enlever les tables de nuit et remplir toutes les fonctions de sa place, elle préparait l’eau pour laver les jambes de la reine » .


Elle se tenait, dans la journée, prête aux ordres, dans une chambre de veille contiguë à la chambre à coucher et à l’antichambre de l’œil de bœuf.


Cette charge étaient exercée à l’année par la même femme .
Puis un garçon de la fourrière appelé « feutier » pour faire du feu, si c’était l’été ou remettre du bois si c’était l’hiver.

En même temps, les garçons de la chambre de la reine ouvraient doucement les volets intérieurs des fenêtres, ôtaient le mortier qui brûlait toute la nuit sur la console d’entrefenêtre. Ils ôtaient pareillement la collation de la nuit dite « en cas » à laquelle la reine ne touchait jamais.

La reine dispose de 6 garçons de la chambre, servant par roulement Ces derniers avaient le bénéfice des bougies du grand cabinet, du salon des Nobles, des antichambres et des corridors.

Ses femmes de chambres entraient chez la reine à cette heure là. Elle disposait de 12 femmes « ordinaires » servant par roulement : trois équipes de 4, dont deux étaient de service chaque jour pour 24 heures pendant une semaine. Elles avaient des avantages en nature : à chaque réforme de la « garde robe des atours », elles avaient le droit de « s’emparer » des robes négligées.

La tache principale des femmes de chambre sera, durant les toilettes qui vont suivre, de vêtir la reine et de faire le lit de la reine, aidé des valets de chambre tapissiers pendant l’heure de la messe. Ensuite, dans les Cabinets, elles étaient, ce qu’étaient les huissiers dans le Grand appartement de la Reine. Là, de service deux par deux, par semaine, elles se tenaient l’une à la porte du cabinet intérieur, l’autre dans un cabinet contigu à la chambre à coucher, annonçant à la reine les personnes qui pouvaient lui parler. Outre le service de chambre, des cabinets et celui de servir à table, leur rôle était d’aider la reine dans ses ablutions. Elles parfumaient, coiffaient et maquillaient la reine pendant les toilettes.

Toutes les femmes de chambre portaient le matin et dans les « Cabinets » des « petites robes » avec un tablier. Elles étaient nommées les « femmes rouges » à cause de leur robe de service, comme on appelait les « garçons bleus » des appartements du Roi. Les femmes, qui leur étaient subordonnées, était les « femmes noires »

Ces dernières servaient par roulement, six par six. Deux femmes qui étaient en veille la nuit et le matin étaient relevée, pour le jour suivant, par deux autres obligatoirement habillée du grand Habit pendant le toilette de représentation
Ce sont elles qui assistent réellement à l’existence dans l’intimité de la chambre et de l’appartement intérieur.

D’autres femmes de service - qu’il ne faut pas confondre entre elles - étaient également présentes durant pendant les toilettes :

La « femme de garde robe des atours » appelée aussi « garde d’atours ». Cette femme était chargée seulement de la garde et de la présentation des effets contenus dans les corbeilles. Il s’agissait d’une lingère sachant coudre.

La « femme de garde robe » appelée aussi « porte chaise d’affaire » s’occupait des meubles
de la garde robe d’aisance, du linge d’office et de la préparation de l’eau pour la toilette de
Propreté. Nous l’avons déjà rencontrée, car c’était la première domestique qui entrait dans la chambre de la Reine le matin.
L’almanach de Versailles de l’année 1780 indique Mme Ronchereuil comme femme de garde robe des atours.

Deux femmes de chambre préposées aux bains de la reine dite « baigneuse etuviste » avaient pour seule fonction celui de préparer l’eau de la baignoire, d’apporter le mobilier du bain dans la grande chambre, de laver et d’essuyer la reine après le bain.
Cette charge était exercée par quartier. Un état des domestiques de la reine aux Tuileries, daté de 1792 , mentionne Mme Tatarat comme " première baigneuse étuviste".

Pour être complets dans la liste des serviteurs, servants pendant les toilettes de Marie Antoinette, il faut encore citer un premier valet de chambre, 2 valets de chambre ordinaires, 6 garçons de chambre, le perruquier baigneur étuviste, le premier coiffeur, un tailleur ordinaire, 2 portefaix, une lavandière du linge de corps.

Nous connaissons, pour la plupart, grâce aux almanachs de Versailles, les noms de toutes les caméristes de Marie Antoinette.

Telle était l’imposant service – qui formait le paysage domestique journalier de la Reine - qui s’agitait autour de la chambre ainsi que dans les 3 grandes pièces environnées d’armoires à coulisses ou à porte manteaux que nous évoquerons en fin d’acte.

On voudrait savoir comment agissait le petit monde domestique de la reine, avec quel cérémonial, il était appelé à servir la reine de France. Pour comprendre comment se dérouler les toilettes de la reine, il faut se rappeler qu’une séance d’habillage nécessitait un certain temps et plusieurs femmes nécessaires pour lacer le corps à baleine, bâtir, coudre et ajuster les diverses pièces d’étoffe qui constituaient les robes de l’époque.

Le matin, la première femme de chambre « de quartier », qui avait couchée dans la chambre de la reine ou dans l’appartement entresolé de veille au dessus des « Cabinets » de la reine, se levait ordinairement une heure avant la reine. Elle se faisait habiller par sa domestique puis accédait à la chambre de la reine, encore close et noire. Sa fonction principale était de veiller à l’exécution du service de la chambre et de recevoir les ordres de la reine.

Cela fait, la première femme de chambre et les deux femmes de chambre ordinaires de service restaient seules dans la chambre jusqu’à l’heure que la reine avait commandé de s’éveiller.

A suivre

Des livres pour en savoir plus :






Titre :
Marie-Antoinette. Portrait d'une reine



Auteur :
Philippe de Montjouvent
Paru le :
24/08/2006
Editeur :
Timée-Editions


Source principale :

Cette fiche a été établie par :
Mr le Gentilhomme de la Chambre du forum Connaissances de Versailles - Modifiée et complétée par Admin le 29.10.08
Topic original du 07.02.06 et discussions :
http://versailles.forumculture.net/versailles-les-actes-de-conferences-f25/la-garde-robe-aux-atours-de-marie-antoinette-t845.htm




Photos :
Portrait de Mme Campan par J.Boze Musée National de Versailles / Entresol du Petit Trianon © RMN
Blog Versailles and more
The blog of novelist Catherine Delors

Aucun commentaire: